Champion GT VHC 2018 – Emmanuel Brigand : « J’ai adoré les bagarres en piste ! »

Emmanuel Brigand possède plusieurs décennies d’expérience en sport automobile. Il démarrait cependant en 2018 une nouvelle aventure dans le cadre du Challenge Endurance VHC V de V. Avec brio, puisqu’il a fait sienne la couronne au soir du dernier meeting au Mans. Le champion nous confie aujourd’hui ses impressions.

Pour un coup d’essai en Endurance VHC V de V, c’est un coup de maître, puisque vous coiffez la couronne de champion ! Heureux ?
Très. Je suis hyper satisfait de l’organisation. J’ai participé à de nombreuses disciplines dans ma carrière automobile, j’ai gagné en Coupe de France, en GT, en Racecar, j’ai décroché plus de 90 podiums en 30 ans, mais cette année j’ai pris beaucoup de plaisir derrière le volant.

Qu’est-ce qui vous a motivé à rejoindre le plateau VHC ?
Le format est top. Je trouve très intelligent de pouvoir condenser le format des meetings, avec quatre heures de roulage, sur deux jours. C’est une très belle formule pour les personnes qui ont une activité professionnelle à côté. La bonne idée aussi, cette année, ce fut d’avoir intégré les Saloon Cars, qui bien que s’arrêtant au bout d’une demi-heure, gonflent ainsi le plateau à une cinquantaine de voitures. Il y avait deux courses en une, et même si nous avions des doutes en début d’année, tout s’est très bien passé. Dans l’avenir, ce serait cependant préférable qu’ils se calquent, comme nous, sur des épreuves d’une heure. Ce mélange hétéroclite, c’est en tout cas une très bonne chose. Je suis par ailleurs ravi de pouvoir piloter ce genre d’auto. La mienne date de 1973, sans aucune aide à la conduite, on doit encore faire le talon pointe… Cela reste une catégorie dans laquelle des pilotes qui ont un certain âge, comme moi (il a 50 ans, Ndlr), peuvent faire la différence et s’exprimer !

Expliquez-nous votre choix de Crubilé Sport et de la Porsche 911 RSR.
La 911 RSR, c’est le choix de la marque et de sa fiabilité légendaire. J’ai pu rouler avec une Corvette par le passé. Elle développait près de 500 chevaux, contre 300 pour la Porsche. Il fallait au moins cela pour avoir à peu près une balance de performance. Qui ne s’applique cependant que sur quelques tours. Avec la 911, vous réalisez les mêmes chronos pendant une heure de course, voire meilleurs sur la fin ! Quant à Crubilé Sport, cette association était naturelle. L’équipe est très professionnelle et, de père en fils, c’est 30 ans d’expérience en sport automobile. Il s’agit de l’un des meilleurs préparateurs européens en VH. J’ai une très bonne complicité avec Sébastien Crubilé, qui est également très bon pilote et qui comprend les réglages des autos. Il se peut d’ailleurs qu’à l’avenir, nous disputions des courses ensemble.

Bernard Moreau disposait de la même voiture. Ça n’a pas dû être évident d’affronter ce multiple champion qui possède une telle expérience avec cette auto ?
Pour être tout à fait exact, sa voiture est trois secondes plus rapide au tour, car il s’agit d’une véritable 3,0 litres RSR, tandis que la mienne est à la base une 2,8 litres RSR, dotée d’un moteur 3,0 litres. Et simplement à titre de comparaison, les dimensions des pneus arrière de mon auto correspondent à ceux de l’avant de la sienne. Dans ces conditions, être parvenu à le battre est d’autant plus satisfaisant. C’est un pilote émérite, il ne lâche rien, et c’est toujours agréable de pouvoir se confronter à cet homme.

Quels ont été les temps forts de votre saison ? Votre circuit favori ?
J’ai particulièrement apprécié les bagarres en piste, et d’avoir pu me battre pour la victoire au général, devant les protos, comme à Magny-Cours en début de saison. Mais je retiens également la performance réalisée au Mans, sous la pluie. J’adore le circuit Bugatti, où j’ai dans le passé gagné un volant en Formule Renault, et qui n’est pas loin de chez moi puisque j’habite Tours. C’est un lieu mythique, dans lequel j’ai de nombreux souvenirs, comme ma participation au Mans Classic cette année avec une GT2. C’est le pied de négocier l’enchaînement du Dunlop, même si dans le cadre du V de V, nous bifurquons à droite !

Des moments difficiles, peut-être ?
Frustrants, plutôt. Au Castellet, nous étions un peu mécontents avec Bernard des autos alignées par nos rivaux, car on se rapprochait de prototypes qui ne correspondaient plus vraiment à l’esprit du VHC, et nous ne pouvions pas prétendre à mieux que 3e ou 4e. Nous nous en sommes ouverts à Eric Van de Vyver, et nous sommes désormais en phase sur ce sujet.

L’Endurance VHC vous plait, donc ?
Totalement. Il y a des discussions pour savoir s’il faut envisager des épreuves plus longues. A titre personnel, ce format d’une heure me convient très bien car il permet de préserver la mécanique. Après, elle fatigue, car elle est très sollicitée, surtout quand on joue la première place et qu’il faut tenir un certain rythme. Même si elles sont refaites, les boîtes de vitesses, par exemple, ont 30 ans, et il faut être respectueux du matériel.

Partirez-vous en quête d’un deuxième titre consécutif en 2019 ?
Affirmatif ! Si on reste sur cet esprit, c’est mon objectif. Vous aurez une surprise la saison prochaine, puisque nous travaillons sur une nouvelle base et nous reviendrons sans doute avec une véritable 911 3,0 litres RSR.

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